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La réduction du gaspillage alimentaire : états de lieux et nouvelles technologies

6 minutes de lecture

Le gaspillage alimentaire est le fait de jeter, ou dégrader de la nourriture destinée, à l’origine, à la consommation humaine. En d’autres termes, d’après le Ministère de l’aménagement du territoire et de la transition écologique, le gaspillage représente un « prélèvement inutile de ressources naturelles, et des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées ». Selon l’ADEME, ces émissions représentent à elles seules 3% de l’ensemble des émissions nationales en 2022. 

1. Les chiffres du gaspillage en France : état des lieux et statistiques clés

En 2021, un total de 129kg de déchets par habitant (soit 8,8 millions de tonnes de déchets alimentaires en France) ont été produits. Toutes les étapes de la chaîne alimentaire sont génératrices de déchets, de manière non négligeable : la production primaire (14%), la transformation (20%), la distribution (7%), la restauration (12%) et dans les ménages (47%). Parmi tous ces déchets, on estime à 4,3 millions de tonnes de déchets issues de parties comestibles.

Ainsi, toutes les étapes sont touchées. De nombreuses raisons peuvent expliquer ce constat alarmant. Tout d’abord, les pertes directes chez l’agriculteur peuvent avoir pour origine la volonté de la grande distribution (et de certains consommateurs) de ne proposer que des fruits et légumes à l’esthétique parfaite, forçant parfois l’agriculteur à détruire directement sur site des produits à peine ou pas récoltés. Certaines normes favorisent également le gaspillage. A titre d’exemple, concernant les pommes, l’Union Européenne fixe des consignes strictes telles « qu’un poids minimum de 90g » ou encore « des défauts d’épiderme ne devant pas excéder 4cm ». 

Une autre raison peut être le déséquilibre entre l’offre et la demande, puisqu’il peut être compliqué d’anticiper avec précision la demande exacte. En général, il y aura donc une surproduction afin de pouvoir répondre à la demande. Cela mène à une autre cause du gaspillage en France : le manque d’infrastructure pour stocker et transporter les denrées, faisant augmenter les chiffres du gaspillage.

2. La lutte contre le gaspillage par l'innovation technologique

Face à ce constat alarmant, de nombreuses solutions se mettent en place. D’un point de vue technologique, plusieurs solutions de gestion de stock « intelligentes » ont vu le jour. Elles peuvent être utilisées de plusieurs manières, que ce soit par l’utilisation de capteurs de pesage, qui permettent de vérifier le poids de chaque bac en temps réel. Couplées à des logiciels de gestion de stock, ces solutions peuvent représenter une solution efficace.

En parallèle, de nombreuses avancées technologiques émergent pour optimiser la gestion des denrées et réduire le gaspillage alimentaire. L’intelligence artificielle et le machine learning sont désormais utilisés pour analyser les tendances de consommation et ajuster automatiquement les commandes en fonction de la demande réelle, évitant ainsi les surplus inutiles. 


D’autres innovations se développent du côté des emballages en y intégrant des indicateurs de fraîcheur, comme des capteurs de gaz capables de détecter la présence d’éthylène (un marqueur de la maturation des fruits et légumes) ou des polymères réactifs qui changent de couleur en fonction de la qualité du produit. 


Par ailleurs, des solutions de revalorisation des invendus se multiplient. De plus en plus d’entreprises développent des procédés de transformation des surplus alimentaires en nouveaux produits  tels que Anti-Gaspi, Hubcycle ou Inextremis. On peut retrouver des fruits et légumes invendus déshydratés et transformés en purées, en jus ou même en farines. Dans l’industrie boulangère, certaines initiatives utilisent le pain rassis pour produire de la bière ou du vinaigre.

Enfin, de nouvelles plateformes numériques comme TooGoodToGo favorisent le don alimentaire et la redistribution des surplus. Certaines applications mettent en relation les grandes surfaces, restaurants ou producteurs avec des associations caritatives ou des consommateurs, facilitant ainsi la récupération des invendus encore consommables. En complément, des startups développant des outils basés sur la blockchain afin de garantir une meilleure traçabilité des aliments, réduisant ainsi les pertes liées à une gestion inefficace de la chaîne logistique.

3. La lutte contre le gaspillage par les procédés biologiques

Les procédés technologiques cités précédemment ont démontré leur fiabilité et leur efficacité dans la réduction du gaspillage alimentaire. Cependant, leur mise en œuvre peut représenter un coût significatif, que ce soit en raison des infrastructures nécessaires ou de la consommation énergétique qu’ils impliquent. Pour répondre à ces enjeux, des procédés biologiques offrent une alternative plus durable et souvent plus économique.

Dans cette optique, la fermentation apparaît comme une solution particulièrement intéressante. Elle est couramment employé dans la conservation et l’amélioration des propriétés organoleptiques de nombreux produits du quotidien, tels que les fruits, les légumes, les produits céréaliers, les produits laitiers, ainsi que le café et le cacao (cf. Article Antonio sur la fermentation).

Au-delà de la fermentation, d’autres procédés biologiques gagnent en popularité pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Par exemple, la biodégradation contrôlée des déchets organiques à l’aide de micro-organismes spécifiques permet de transformer les résidus alimentaires en compost ou en biogaz, favorisant ainsi une économie circulaire. De même, certaines innovations exploitent des enzymes naturelles pour prolonger la fraîcheur des aliments ou transformer des sous-produits.

Ainsi, les procédés biologiques offrent une alternative durable aux solutions technologiques et chimiques, en réduisant les pertes tout en valorisant les ressources alimentaires de manière plus respectueuse de l’environnement. Leur développement et leur démocratisation représentent une opportunité majeure pour limiter le gaspillage tout en répondant aux enjeux écologiques et économiques de notre époque.


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La réduction du gaspillage alimentaire : états de lieux et nouvelles technologies
Guillaume BERGLER March 18, 2025
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