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À l’heure où l’assiette devient un acte engagé, les consommateurs réclament toujours plus d’informations sur les produits qu’ils achètent. Origine, méthode de production, impact environnemental, conditions de travail, etc. Derrière un simple code-barres, c’est toute une histoire que l’on attend de découvrir. Dans ce contexte, la transparence et la traçabilité ne sont plus des options, mais des impératifs.
1.Qu'est-ce que la traçabilité en agro-alimentaire ?
Longtemps réservée à la gestion des risques sanitaires, la traçabilité a aujourd’hui élargi son périmètre. Elle ne se limite plus à "où" et "quand", mais touche aussi au "comment" et "par qui". Selon une étude de l'IFOP, 79 % des Français déclarent vouloir connaître l’origine exacte des ingrédients alimentaires qu’ils consomment. L’emballage devient alors un vecteur stratégique d'information, mais aussi de confiance.
Dans ce nouveau paysage, les entreprises alimentaires doivent composer avec une double contrainte : se conformer à la réglementation (INCO, EGAlim, etc.) tout en répondant à une attente sociétale grandissante. Et cela commence bien avant l'étiquetage.
Aujourd’hui, 87 % des Français déclarent lire les étiquettes alimentaires avant d’acheter (source : UFC-Que Choisir). Mais au-delà de l’étiquette, ils attendent des marques :
- De la confiance ;
- De l’authenticité ;
- Et de la cohérence entre le discours marketing et la réalité produit.
La montée du clean label, la recherche de produits locaux, équitables, ou issus d’une agriculture durable, illustrent ce besoin croissant d’information contextualisée. Les emballages deviennent ainsi des interfaces entre la marque et le consommateur, intégrant QR codes, pictogrammes, ou messages pédagogiques.
Cette tendance concerne tous les segments, du bio aux marques distributeurs, en passant par les innovations végétales ou les produits à base de coproduits. C’est un véritable changement de paradigme.
2.Réglementation en vigueur sur les produits alimentaires
En France comme dans l’Union européenne, plusieurs textes de loi encadrent la traçabilité :
- Le règlement INCO (1169/2011), socle de l’étiquetage alimentaire en Europe, il impose une information claire sur les allergènes, la composition, le pays d’origine ou encore la méthode de production ;
- La loi EGAlim, spécifique à la France, favorise la transparence sur les prix, l'origine des matières premières, notamment pour les produits transformés et lutte contre les allégations trompeuses ou les mentions valorisantes injustifiées ;
- Les systèmes HACCP, ISO 22000, IFS, BRC etc. sont largement adoptés pour structurer la documentation et la gestion des risques. Ces référentiels, souvent exigés par les distributeurs ou les partenaires industriels, intègrent des modules complets sur la traçabilité
Chaque acteur de la chaîne alimentaire ; producteurs, transformateurs, transporteurs, distributeurs ; doit pouvoir fournir, à tout moment, une fiche détaillée sur les flux entrants et sortants, assurant ainsi une traçabilité amont-aval.
3.Quelle sont les nouvelles technologie facilitant la traçabilité ?
Loin d’être cantonnée aux registres papier ou aux fichiers Excel, la traçabilité se réinvente grâce à une série d’outils numériques qui permettent de mieux documenter, automatiser, et surtout partager l'information tout au long de la chaîne alimentaire :
- Blockchain : garantit l’inviolabilité des données, utile pour les filières longues ou complexes (ex. : cacao, café, poisson). On peut citer Carrefour qui a intégré la blockchain IBM Food Trust pour ses poulets, œufs, lait, ou encore tomates. Le consommateur peut scanner un QR code sur l’emballage pour accéder à toutes les données clés du produit (ferme, alimentation, date d’abattage, etc.) ;
- Capteurs connectés : intégrés dans l’emballage pour monitorer la température, la durée de conservation ou l’intégrité du produit ;
- Applications mobiles : tel que Yuka, Scanup, Connecting Foods, elles permettent au consommateur de scanner un produit et d’accéder à toute sa “biographie” : origine, transformation, impact environnemental ;
- Intelligence artificielle : en phase pilote dans certains ERP, elle facilite la gestion dynamique de la traçabilité, en croisant les flux matières, les conditions de production, et les données réglementaires.
- Ces outils ne remplacent pas les bases documentaires, mais les complètent pour enrichir la relation avec le consommateur et automatiser les process qualité.
4. Quels enjeux pour les entreprises agroalimentaires ?
Pour les entreprises, la transparence n’est pas seulement un devoir, c’est une opportunité :
- Elle permet de se différencier, notamment sur les marchés premium, circuits courts ou à forte valeur ajoutée ;
- Elle renforce la relation client en créant un dialogue fondé sur des preuves tangibles ;
- Elle facilite l’accès à certains labels (bio, commerce équitable, AOP…).
Mais cette transparence demande de la rigueur :
- Des données fiables et actualisées ;
- Une documentation accessible (traçabilité interne, fiches techniques, allergènes…) ;
- Une stratégie claire pour éviter l’“écoblanchiment” ou les effets boomerang (promesses non tenues, transparence sélective…).
Chez C&DAC, nous accompagnons les industriels dans cette transition : définition des cahiers des charges, choix des outils, reformulation produit, adaptation des emballages/étiquetage, formation.
C&DAC, spécialiste de la Recherche et Développement, de l'Innovation, de la formulation et de l’ingénierie alimentaire, vous accompagne et vous conseille pour une alimentation durable.
Transparence et traçabilité : Répondre à la demande croissante d'information